Les trois leçons de la Convention du 13 avril

Le samedi 13 avril, à la Machine du Moulin Rouge, près de 500 personnes se sont mobilisées pour prolonger l’élan donné en décembre 2011 par le collectif Abolition 2012.
Au-delà de la belle tenue de la journée et d’une organisation efficace, trois leçons principales peuvent en être tirées :
- D’abord, la démonstration a été faite de la motivation intacte de toutes celles et tous ceux qui, en nombre croissant, refusent la banalisation de la prostitution.
- Ensuite, on peut souligner la diversité remarquable des organisations et des personnes qui ont partagé les temps de parole et les présentations, témoignant ainsi de la force des valeurs communes, et confirmant que, pour une telle cause, les clivages et les différences peuvent être mis au second plan.
- Enfin la conviction qu’en dépit d’un contexte politique économique compliqué, la promesse faite lors du vote de la délibération unanime de l’Assemblée nationale puis pendant la campagne électorale peut toujours être tenue avant la fin de cette année.


Nous attendons tous beaucoup en effet du débat démocratique que permettra le dépôt d’un projet de loi global, enraciné dans la tradition abolitionniste française.


La vigilance s’impose naturellement pour que les avancées normatives espérées s’inscrivent dans les faits et permettent aux victimes du système prostitueur de recevoir une aide effective, à ceux qui les exploitent de subir, de manière dissuasive les justes rigueurs de la loi, et à ceux qui alimentent la demande de prostitution d’être enfin responsabilisés et punis. 

 

Bonne lecture !

 

Yves Charpenel
1er Avocat général à la Cour de Cassation
Président de la Fondation Scelles