Bärbel Kannemann est responsable de l'antenne allemande de l'association néerlandaise « StopLoverboys.NU » et une des fondatrices de l'association de sensibilisation EILOD (ElternInitiative für Loverboy Opfer Deustchland).
Le phénomène des loverboys semble recouvrir des réalités complexes. Comment le définiriez-vous ?
La méthode des loverboys est dans TOUS les pays la même. Le procédé et la façon d'agir du coupable ne se différencient pas. Je connais des cas en Suisse, Autriche, France, Grande-Bretagne, Belgique, Hongrie, Suède, Allemagne et Pays-Bas..
Qu'est ce qui caractérise les victimes allemandes? Ont-elles un profil commun?
Toutes les filles, sont au moment de la rencontre SEULES et cherchent l'approbation d'autrui, la reconnaissance, l'attention et l'amour. La plupart viennent de familles dont les parents sont séparés.
La victime d'un loverboy appartient-elle à une organisation ou le loverboy est-il un proxénète indépendant?
Le loverboy est le seul coupable (la fille ne peut tomber amoureuse que d'un seul homme) mais il est aussi membre d'un groupe (commerce de drogues, trafic de drogues/armes et violence en groupe).
Les loverboys sont-ils un tabou dans la société allemande? Les autorités ont-elles conscience du problème ?
On n'a pas parlé de ce thème jusqu'à présent. On sait peu que des jeunes filles allemandes peuvent être victimes de trafic humain. Comme cette question suscite la honte, la peur de la répression et peu de répression, seuls des cas isolés ont été traités par les autorités.
Qui prend contact avec votre association ?
Au cours des deux dernières années, depuis que je travaille à la sensibilisation du public allemand à ce problème, environ 300 victimes et/ou parents ont pris contact avec moi.
En quoi consiste votre collaboration avec Stoploverboys?
Je travaille pour la partie allemande de StopLoverboysNU et j'ai aussi participé à la fondation d'EILOD. Les deux organisations font de la prévention. Nous informons, parlons, apportons de l'aide aux parents et victimes, avec la police et d'autres ONG.
Quelle aide de l'Etat pour les victimes ?
Un point très important : il n'y a pas en Allemagne de moyens financiers pour les victimes ALLEMANDES de trafic humain.
Propos recueillis par AB