Le sommaire de ce numéro est révélateur de la réalité diversifiée et inquiétante de la prostitution en France et dans le monde en cette fin d'hiver 2012.
Si l'intérêt des médias pour les phénomènes liés à l'exploitation sexuelle est inlassablement renouvelé par les feux de l'actualité, celle des faits divers comme celle de l'audiovisuel, nous devons rester particulièrement vigilants devant le danger croissant de la banalisation.
Comment pourtant s'accommoder du visage violent et sordide que nous renvoient les comptes-rendus des affaires de proxénétisme aggravé qui se multiplient chez nous et dont le travail remarquable des services spécialisés montre à la fois l'ampleur des profits réalisés et la grande vulnérabilité des victimes de cette traite cynique ?
Comment se résigner à ne pas voir les implications du rapport Jouanno sur l'hypersexualisation des enfants, qui n'étonnera que celles et ceux qui préfèrent fermer les yeux devant ce marché si dérangeant ?
Comment ne pas s'inspirer des réactions croissantes de pays qui, à travers le monde, font de la pénalisation du client une utile opportunité de réfléchir et d'agir sur les causes et les effets de la traite des êtres humains ?
La Fondation travaille précisément à rendre plus évidents les enjeux d'un monde de la prostitution de plus en plus ouvertement criminel.
Bonne lecture !
Yves Charpenel
1er Avocat général à la Cour de Cassation
Président de la Fondation Scelles